23 septembre 2025
Temps de lecture : 4 min
« C’est une force pour le groupe CMA Média d’avoir regroupé de la vidéo et de l’audio, notamment en TV et radio, mais aussi du social, du print et du display », indique Raphaël Portes, directeur général de RMC BFM Ads.
En effet, l’entité de CMA CGM rassemble désormais les anciens actifs d’Altice, à savoir RMC et BFM, mais aussi Brut, dont le rachat a été finalisé il y a quelques semaines, sans oublier les titres La Tribune, La Provence et Corse-Matin.
De quoi permettre au groupe de lancer de nouvelles offres transverses, en ciblant par exemple les décideurs via La Tribune et BFM Business. Partie prenante de la recomposition du paysage audiovisuel français, RMC BFM Ads peut aussi se réjouir de la décision favorable de l’Arcom concernant le rachat de Chérie 25 à NRJ Group.
Devenant RMC Life le 1er octobre, cette nouvelle chaîne permettra à la régie de gagner en puissance, notamment auprès d’une cible féminine, là où RMC Découverte et RMC Story touchaient davantage les cibles masculines et mixtes.
La grande évolution de l’année, tant en matière d’offre de contenus que de collecte de données, et donc de capacité de ciblage, réside dans le lancement en 2026 de RMC+ en remplacement de la plateforme de rattrapage RMC BFM Play.
« Cette nouvelle application doit offrir une expérience à la hauteur des meilleures plateformes de streaming. Nous pourrons y proposer de nouveaux formats spécifiques à la CTV, comme Screen+, qui s’apparente au format Home Screen, et Pause+, un format Pause Ads », indique Raphaël Portes.
L’accès à cette plateforme se fera via un login, ce qui permettra à la régie d’enrichir considérablement son patrimoine de données first party.
Bien que BFM ne figure pas dans le nom de cette nouvelle plateforme, on y trouvera tous les contenus du groupe, dont une trentaine de chaînes TV en comptant les chaînes TNT, les déclinaisons locales de BFM et les huit chaînes FAST développées ces dernières années, à l’instar de Tech & Co ou de l’After Foot TV.
« 90% des contenus disponibles sur la plateforme seront des contenus de divertissement, d’où le choix du placement sous la marque ombrelle RMC », explique le directeur général.
De son côté, BFM bénéficiera le 22 novembre du lancement d’une nouvelle app regroupant l’ensemble des contenus d’information du groupe, à savoir BFM TV et ses déclinaisons locales, BFM2 et BFM Business.
Si le renforcement des actifs digitaux de RMC et BFM marque un tournant, « il ne remplace pas notre stratégie d’hyperdistribution », note Raphaël Portes. De nouvelles chaînes FAST sont en cours de développement.
« La CTV reste un champ d’innovation important pour nous, car c’est un terrain qui nous permet de toucher les petits consommateurs TV que recherchent les marques. De plus, en CTV, l’audience a 12 ans de moins qu’en TV », rappelle Raphaël Portes.
La régie dispose d’une offre dédiée, LIVE CTV, pour toucher ces petits consommateurs via les plateformes OTT ou la TV segmentée. Dans cette logique d’hyperdistribution, les chaînes FAST du groupe sont accessibles sur OQEE de Free depuis août 2025.
Autre terrain d’exploration : le social. « Nous avions lancé notre offre cross-plateforme Swipe il y a deux ans. Nous continuons à la développer via l’acquisition de droits. Par ailleurs, nous allons bénéficier de l’expertise de nos cousins de Brut pour produire des contenus natifs sur le social. Brut, c’est quand même 25 milliards de vidéos vues par an ! ».
De son côté, la régie revendique 690 millions de vidéos vues par mois et 55,2 millions de followers sur ses différents réseaux sociaux, tout en mettant en avant ses offres de social publishing.
Enfin, la régie poursuit la signature de partenariats avec des data providers. « L’envergure de notre écosystème digital nous permet de collecter beaucoup de données, ce qui nous permet de créer des segments d’audience très puissants grâce à notre DMP. Le lancement de RMC+ nous permet désormais d’aller plus loin avec la donnée loguée », se réjouit Raphaël Portes.
Il continue : « Mais la grande nouveauté, c’est le passage de 1plusX à Mediarithmics comme prestataire pour notre DMP. Cela va grandement faciliter le travail des agences média pour qui ce sera plus simple d’unifier les données et d’activer des segments ».
Un chantier de simplification qui concerne aussi les outils mis à disposition des acheteurs, comme en témoigne le lancement en juin d’ADésia, IA conversationnelle conçue pour faciliter la découverte des offres publicitaires et orienter les annonceurs et leurs agences vers les interlocuteurs les plus adaptés au sein de la régie.
Mais le vrai enjeu de simplification, selon Raphaël Portes, reste l’APIsation des inventaires de la régie afin de les distribuer auprès du plus grand nombre, et notamment des petits annonceurs : « Nous avons déjà une plateforme qui est particulièrement utile pour nous amener des leads en local. Mais tout le monde a une plateforme, ce qui oblige une agence à maîtriser les différentes ergonomies et subtilités de chacune. D’où l’enjeu des API et de l’industrialisation. »
À la croisée entre ces enjeux d’activation data, de simplification et de campagnes locales, la régie développe par exemple son offre CTV Geotarget : un dispositif 100% géolocalisé incluant le ciblage et la modification du spot selon sa localisation (jusqu’à 150 zones possibles), intégrant également une mesure du trafic incrémental via la solution oKube.
« C’est le produit un peu technique de l’année. Tout est parti d’une campagne menée pour un constructeur automobile qui voulait cibler les zones autour de ses concessions. Nous nous sommes aperçus que cela avait demandé beaucoup de travail, alors nous avons décidé de l’industrialiser et de le mettre à disposition des nombreux annonceurs que ce cas d’usage peut intéresser. »
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