6 octobre 2025
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C’est peut-être l’épilogue d’un interminable feuilleton. Ces derniers jours, l’administration Trump martèle qu’un accord a été trouvé pour la cession des activités américaines de TikTok, allant jusqu’à laisser filtrer dans la presse les détails de la transaction.
Mais la Chine reste, elle, silencieuse sur le sujet. Et pour cause: elle n’aurait toujours pas donné son feu vert à cette opération, explique le South China Morning Post.
Depuis fin janvier, TikTok est officiellement persona non grata sur le sol américain, suite à une loi votée l’an dernier par le Congrès. Washington demande que les activités américaines de TikTok soient vendues à un propriétaire non chinois, sous peine d’être interdit aux Etats-Unis. Son sort ne tient qu’à une série de décrets que Donald Trump signe régulièrement pour repousser l’entrée en vigueur de ce texte, validé en début d’année par la Cour suprême.
Le président américain a en fait un dossier symbolique de son début de mandat, au point de l’intégrer aux difficiles négociations commerciales menées avec Pékin. Le régime chinois possède en effet une « golden share » dans ByteDance, la maison mère chinoise de TikTok, qui lui confère un droit de veto sur toute transaction.
De son côté, la Chine ne semble pas très pressée de trouver un arrangement avec les Etats-Unis, consciente que le gouvernement américain ne souhaite fermer une plateforme qui revendique plus de 170 millions d’utilisateurs dans le pays, ce qui représente environ un tiers du nombre d’utilisateurs dans le monde hors Chine.
Dans l’Empire du Milieu, l’équivalent de TikTok, Douyin, rassemble entre entre 600 et 800 millions d’utilisateurs. En avril déjà, un accord pourtant annoncé comme imminent par Washington n’avait jamais abouti.
Il convient donc de rester très prudent sur les affirmations de Donald Trump et de son administration. Selon la presse américaine, le projet de cession prévoit que les activités américaines de TikTok soient contrôlées à hauteur de 80% USA par des investisseurs choisis par la Maison Blanche. ByteDance ne conserverait, lui, que 20% du capital.
Les principaux investisseurs devraient être Oracle, déjà associé à TikTok pour l’hébergement des données des utilisateurs américains, le fonds américain Silver Lake et MGX, le fonds souverain des Émirats arabes unis qui investit des sommes considérables ces derniers mois dans la tech et l’intelligence artificielle.
Selon Donald Trump, trois milliardaires devraient aussi être associés au projet de rachat: Larry Ellison, le fondateur d’Oracle et très proche du président américain, Michael Dell, le patron du fabricant d’ordinateurs éponyme, et Rupert Murdoch, le magnat australien des médias qui possède notamment la chaîne de télévision Fox News.
Le locataire de la Maison Blanche est en revanche beaucoup moins loquace sur l’avenir de l’algorithme de recommandations, qui définit les vidéos s’affichant de manière ininterrompue sur le fil des utilisateurs. Dans le projet actuel, celui-ci resterait aux mains de ByteDance, une disposition pourtant incompatible avec la loi votée l’an dernier.
À vrai dire, Washington n’a pas vraiment le choix. Le régime chinois n’a cessé de répéter qu’il n’autoriserait pas la cession de l’algorithme de TikTok, qui fait partie des technologies soumises à des restrictions d’exportation – quitte à provoquer indirectement la fermeture de l’application aux États-Unis.
Selon le vice-président americain JD Vance, l’opération de cession s’effectuera sur la base d’une valeur d’entreprise de 14 milliards de dollars. Un montant extrêmement faible, à peine équivalent aux recettes publicitaires attendues de TikTok aux États-Unis cette année.
Mais le Financial Times avance une explication : ByteDance conserverait en réalité 50 % des bénéfices générés par TikTok USA.
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