Info Minted : le Figaro a lancé sa radio


  • Le Figaro bientôt champion des ondes ? Le quotidien de presse écrite vient de lancer sa radio, accessible depuis Radioplayer sur le Web et trois zones - Paris, Marseille et Nice - sur les postes de radio.
  • Minted a rencontré Bertrand Gié, son responsable du pôle news, pour qu'il nous explique les raisons de ce virage vers l'omnicanalité.

Cela fait depuis un peu moins de 200 ans que Le Figaro se lit. Depuis bientôt 5 ans et le lancement de Figaro Live, qu’il se regarde. Et depuis une quinzaine de jours, qu’il s’écoute. Le média français emblématique vient, selon nos informations, de lancer sa propre radio, Figaro Radio.

Sur le Web, la radio est accessible depuis la plateforme commune aux radios françaises, Radioplayer. Sur vos postes radios, elle n’est pour l’instant accessible que dans trois villes et leur périphérie : Paris, Marseille et Nice. “Ce sont des régions pour lesquelles nous avons récupéré des fréquences DAB + à l’occasion d’un appel d’offres réalisé par l’Arcom”, précise Bertrand Gié, responsable du pôle news du Figaro. Un début. D’autres régions seront couvertes à mesure que Le Figaro récupérera de nouvelles fréquences, assure Bertrand Gié. La radio sera également accessible depuis les deux navires amiraux du Figaro sur le Web : son site et son appli (22 millions de visiteurs uniques en octobre 2022 selon Médiamétrie//Netratings). “C’est prévu pour le début de l’année 2023”, promet Bertrand Gié.

Les équipes du Figaro sont chargées du contenu et c’est le groupe audiovisuel Secom (Mélody, Museum TV, Radio Emotion) qui est chargé de le mettre en forme de manière “radio compatible''. "On leur envoie les différents contenus, qu’ils intègrent au sein d’une grille de programmes et ils se chargent de créer des transitions sonores”, explique Bertrand Gié.

Au menu : des éditoriaux, des analyses et des débats pour mieux appréhender les défis de la société et du monde actuel côtoient des récits et des émissions culturelles, peut-on lire dans la brève description Radiplayer. Il y a bien sûr des contenus déjà accessibles sur le site (notamment les podcasts natifs) mais aussi des contenus créés sur mesure, comme un rendez-vous éditorial tous les matins ou une revue de presse du site. Le tout accompagné d’une programmation musicale pop-rock que RTL2 ne renierait pas. Au moment où j’écris ses lignes, c’est ainsi le “Sweet Home Alabama” de Lynyrd Skynyrd qui vient de succéder à Jean-Jacques Goldman, avant une pastille météo réalisée en partenariat avec La Chaîne Météo, une marque du groupe.

Pas de publicité, pour l’instant, mais déjà de l’auto-promo, notamment pour les sites de petites annonces du pôle Figaro Emploi. “On n’est en vraiment qu’aux débuts”, justifie Bertrand Gié. Pour cause, le groupe ne dispose pas encore de statistiques d’écoute. Mais l’enjeu n’est pas nécessairement là, pour l’instant du moins. “On voit que les chaînes de TV se délinéarisent avec le Web. Le Figaro fait, lui, l’inverse, il va vers le linéaire”, s’amuse Bertrand Gié. 

“On voit que les chaînes de TV se délinéarisent avec le Web. Le Figaro fait, lui, l’inverse, il va vers le linéaire”

C’est ce que le groupe fait avec le lancement de cette radio, qui fait suite au lancement d’une offre de contenus audio à la demande, proposés sous la forme de podcasts. C’est ce qu’il a déjà fait sur la vidéo où, après avoir initié le lancement d’émissions ou de rendez-vous (Le Talk, Le Buzz), le groupe s’est lancé dans le linéaire. Il y a eu le lancement de la chaîne Figaro Live sur Molotov, son arrivée au sein des principales TV connectées du marché (Samsung, LG, Xiaomi…)  cet été et bientôt sur la TNT. “Nous nous sommes à nouveau associés à Secom pour le rachat d’une fréquence TNT en Ile de France. Nous tablons sur un lancement d’ici la fin du premier trimestre 2023”, précise Bertrand Gié. 

Ce sont entre 4 et 5h de programmes frais qui sont proposés chaque jour au sein de la chaîne télé (un direct le matin et des émissions comme Buzz TV, Points de vue et le Club), le reste de la grille étant complétée avec du best of. Difficile, ici aussi, de savoir ce qu’il en est côté audiences. “La vidéo est devenue un média important pour le Figaro, puisque nous réalisons entre 120 et 140 millions de vues chaque mois sur le Web”, précise néanmoins Bertrand Gié. Un succès que Le Figaro espère donc reproduire sur l’audio.

“On s’est rendu compte que la plupart de notre inventaire vidéo était, en réalité, consommable en audio, qu’il s’agisse du Club Figaro ou de Points de Vue. Il n’y a pas de raison que ça ne prenne pas.” Le marché est néanmoins, d’un point de vue publicitaire, autrement plus petit. A peine 3% du display en 2021 selon l’Observatoire de l’ePub. Le marché de la vidéo, qui pesait 700 millions d'euros en 2021, est 15 fois plus gros.