24 juin 2025
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C’est une petite phrase qui ouvre, un peu plus, la voie à l’arrivée de la publicité sur ChatGPT. Interrogé lors d’un podcast interne, Sam Altman a expliqué qu’il n’était « pas totalement opposé » à cette transition, à condition de la mener « avec beaucoup d’attention ». Le patron d’OpenAI confirme ainsi les récents propos de Sarah Friar, la nouvelle directrice financière de l’entreprise.
C’est la première fois que Sam Altman évoque aussi ouvertement l’ajout d’annonces sur le chatbot. L’an passé, il expliquait « détester » la publicité, notamment parce qu’elle nuit souvent à l’expérience utilisateur en réorientant les priorités des entreprises. Il trouvait même « dérangeante » l’idée de l’associer avec l’IA. « Quand ChatGPT me répond, je ne veux pas avoir à déterminer qui paie combien pour influencer les résultats », soulignait-il.
Pour cette raison, l’entrepreneur promet de ne pas suivre la voie de Google, qui a ajouté des publicités directement dans les résultats de recherche sur son moteur. « Nous ne modifierons pas les réponses » pour mettre en avant les marques qui acceptent de payer OpenAI, assure-t-il. « Les gens accordent une grande confiance à ChatGPT », poursuit-il.
En avril, le service a été enrichi d’une nouvelle fonctionnalité de shopping, dont l’interface et le fonctionnement ressemblent beaucoup à Google Shopping. Celle-ci affiche des recommandations de produits pour répondre à certaines questions. Des boutons « acheter » permettent aux internautes de réaliser un achat sur des sites marchands.
Cet espace offre les opportunités les plus évidentes de monétisation. Au lieu d’intégrer des produits sponsorisés, comme le fait Google, Sam Altman évoque une autre piste: des liens d’affiliation sur des produits que ChatGPT aurait « de toute façon montrés », permettant de récupérer une petite commission sur chaque achat. Des annonces en dehors des résultats pourraient aussi être ajoutées.
Les propos de Sam Altman confirment ceux de Sarah Friar, qui avait expliqué fin 2024 que l’option était à l’étude. Pour préparer ce changement, la start-up a recruté Kevin Weil, nommé directeur des produits, qui occupait le même poste chez Instagram au moment du déploiement des premières publicités. Elle a aussi embauché Shivakumar Venkataraman, un profil plus technique: il a été pendant six ans le responsable de l’ingénierie publicitaire de Google.
Le virage publicitaire d’OpenAI apparaît de plus en plus inéluctable, alors que la popularité croissante de la version gratuite de son chatbot vedette, qui attire désormais plus de 400 millions d’utilisateurs par semaine, se traduit par de très lourdes pertes – cinq milliards de dollars l’an passé. La société n’anticipe pas d’atteindre la rentabilité avant 2029.
La publicité offrirait à OpenAI un relais de croissance. Le potentiel pourrait être important: selon les estimations d’Adobe, 20% des Américains ont utilisé un chatbot pendant leurs achats du Black Friday. Pour le moment, l’entreprise dispose de deux sources de revenus. D’abord, des API (interfaces de programmation) qui permettent aux développeurs d’intégrer ses modèles dans des applications. Ensuite, des abonnements payants.
Mais les centaines de millions d’utilisateurs gratuits ne lui rapportent rien. « Les gens riches paient pour donner un accès gratuit aux plus pauvres », assumait Sam Altman l’an dernier.
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