23 octobre 2025
Temps de lecture : 3 min
OpenAI a dévoilé mardi 21 octobre son nouveau moteur de recherche : Atlas. Disponible uniquement sur MacOS, il le sera « bientôt » sur Windows et sur mobile iOS et Android.
Au premier lancement, Atlas déroute par sa simplicité : une page blanche, une barre d’insertion de texte au centre et une sidebar ChatGPT omniprésente sur la droite. Rien de révolutionnaire visuellement, mais tout se joue dans cette colonne latérale : c’est là que ChatGPT observe, comprend et interagit avec ce que vous consultez.
Tapez une adresse web ou posez directement une question (“Quel est le meilleur casque audio à moins de 200 € ?”) : Atlas vous affiche les résultats de Google — oui, Google ! — intégrés dans la barre latérale. Un choix étonnant, qui laisse penser à un accord discret entre les deux entreprises, ou du moins à un usage officiel du moteur de recherche.
La grande promesse d’Atlas, c’est d’abolir le copier-coller. Fini de jongler entre ChatGPT et vos onglets : l’assistant “voit” ce que vous voyez et comprend le contenu de vos pages.
Il peut ainsi résumer un article technique, comparer les produits d’une boutique en ligne, remplir un formulaire à votre place.
C’est fluide, bien intégré et très efficace sur les tâches simples. Lors de notre test, l’analyse et l’envoi d’e-mails ont bien fonctionné. L’IA rédige, complète et envoie en quelques secondes.
Mais dès que la tâche devient un peu complexe — réservations multiples, sites avec beaucoup d’animations ou de scripts, le mode “Agent” perd vite pied : il clique lentement, se trompe parfois de bouton et finit par abandonner. On sent que le service en est encore à sa phase de rodage.
L’autre fonctionnalité qui va changer la donne au sein d’Atlas, ce sont les browser memories.
Atlas retient vos navigations et vos préférences pour personnaliser vos futures interactions. Vous avez cherché une paire de chaussures ? Il se souvient du modèle consulté hier. Vous êtes intolérant au gluten ? Il le prendra en compte la prochaine fois que vous cherchez un restaurant.
Cette mémoire est entièrement paramétrable. Vous pouvez la désactiver, supprimer l’historique ou passer en “mode incognito” pour éviter tout enregistrement. OpenAI assure que, par défaut, vos données de navigation ne sont pas utilisées pour entraîner ses modèles.
En l’état, Atlas impressionne par son intégration naturelle de l’IA. La navigation se transforme en conversation. Il n’y a plus besoin de chercher des résultats, on obtient directement des réponses.
Mais cette efficacité pose aussi une question : que vont devenir les sites web si les internautes n’y vont plus ? Si Atlas résume, reformule et exécute les actions sans passer par la source, le trafic humain risque de chuter. Nous sommes à l’aube d’un Internet du « zero clic ».
Cela promet de bouleverser tout l’écosystème du web, d’autant plus que Google veut proposer le même genre d’expérience dans son AI mode.
Cela vaut aussi pour le secteur publicitaire : si l’IA navigue sur le web à notre place et va même jusqu’à effectuer des actions, y a-t-il encore un intérêt à diffuser de la publicité ? Qu’en est-il des parcours client développés par les marques pendant des années, auront-ils encore lieu d’exister ?
Dans un monde agentique, il semblerait que la publicité importe moins que la pertinence du contenu diffusé sur Internet autour de sa marque. Certains formats, tels que la bannière publicitaire, pourraient ainsi disparaître.
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ChatGPT Atlas s’impose comme un navigateur crédible et déjà très abouti. Certes, il s’appuie encore sur Google pour ses résultats et reste un peu lent par moments, mais l’ensemble est fluide, bien conçu et visionnaire.
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