Comment sortir du lot dans le metaverse ? Les conseils du créateur de The Sandbox


  • En quelques années, The Sandbox, un jeu en 3D basé sur la blockchain Ethereum, s’est imposé comme l’un des univers virtuels les plus populaires.
  • Gucci, Warner Music, Adidas ou HSBC en ont fait leur point d’entrée dans le monde des métaverse.
  • Son fondateur, Sébastien Borget, partageait sa vision et ses conseils pour les marques qui souhaitent investir le métavers, à l’occasion du festival SXSW, largement consacré cette année à l’économie du Web3 et des NFT.

Issus de l’univers des jeux mobiles, Sébastien Borget et son associé Arthur Madrid ont fait de leur jeu le plus populaire - The Sandbox - un véritable écosystème “Web3”, autour de la blockchain et des NFT, à partir de 2017. Dans ce monde 3D, les joueurs évoluent dans différents univers par l’intermédiaire d’un avatar. Ouvert, cet écosystème permet à chacun de créer des jeux, des expériences et des objets virtuels, au sein de terrains (“lands”). La plateforme, qui possède sa propre crypto-monnaie, perçoit une commission sur chacune des transactions effectuées entre utilisateurs. 50% de ces revenus sont ensuite réinvestis pour soutenir les créateurs, les artistes et les joueurs.

La force de l’UGC et de la communauté

“Nous croyons au contenu généré par les utilisateurs, c'est-à-dire que vous, moi, tout le monde doit pouvoir jouer un rôle dans le métavers et devenir un créateur. Pour cela, nous fournissons des outils qui rendent la création de contenus aussi accessible que possible” explique Sébastien Borget. L’outil VoxEdit permet par exemple de créer des biens virtuels en 3D, commercialisables sous forme de NFT, tandis que Game Maker permet de concevoir des jeux, sans aucune compétence en développement informatique.

Grâce à la puissance de sa communauté de créateurs, les possibilités offertes aux utilisateurs de The Sandbox sont déjà nombreuses. “Vous pouvez socialiser, discuter, danser avec d'autres utilisateurs dans des hubs multi-joueurs. Vous pouvez visiter des galeries d'art et des musées. Vous pouvez faire la fête avec d'autres personnes dans des boîtes de nuit et écouter de la musique exclusive. Vous pouvez assister à des concerts virtuels avec certains de vos artistes préférés qui sont parmi les premiers à entrer dans le métavers. Vous pouvez même avoir votre propre maison et inviter vos amis à votre fête d'anniversaire. Vous pouvez jouer au jeu d'aventure en solo ou en multijoueur”, énumère le cofondateur de la plateforme.

Devenir le “Manhattan du métavers” ?

Au dernier décompte, The Sandbox affichait 2,2 millions de comptes utilisateurs et 20 000 propriétaires de terrains, “ce qui fait de nous l’un des mondes virtuels les plus importants et le plus décentralisé.” Le nombre de terrains disponibles sur la carte du jeu étant limité à 166 464, la valeur de chaque “land” est amenée à augmenter à mesure que la plateforme gagne en popularité. 

2,2 millions de comptes utilisateurs et 20 000 propriétaires de terrains au dernier décompte

Il faut désormais compter autour de 7 000 euros pour acheter une petite parcelle, avec, comme dans le monde réel, de fortes disparités en fonction des emplacements et du voisinage. Le record ? Une transaction à 4,5 millions de dollars pour un terrain de 24x24, la plus grande taille de parcelle disponible. Il ne s’agit peut-être que d’un début, puisque Sébastien Borget veut faire de The Sandbox le “Manhattan du métavers”, “l’endroit où tout le monde veut vivre”...

Pour y parvenir, The Sandbox s’attache désormais à attirer les marques et les célébrités dans son écosystème. Gucci, Warner Music, Adidas, HSBC et même Paris Hilton et les Schtroumpfs se sont portés acquéreurs de “lands”, dans lesquels ils proposent des expériences et des jeux à leurs visiteurs.

Apporter de la valeur aux fans et à sa communauté

Mais comment trouver sa place dans cet écosystème en tant que marque ? Le fondateur de The Sandbox donne un conseil : “Ne considérez pas le métavers comme un espace où vous allez vendre davantage, mais comme un espace où vous pouvez apporter une réelle valeur à vos fans et à votre communauté. Pour cela, posez-vous une question très simple : qu'est-ce que mes fans attendent de moi ? Et qu’est-ce qui ne peut pas être fait dans le monde réel ?”

En la matière, Snoop Dogg fournit un exemple parfait. Au sein de The Sandbox, l’artiste a créé une version virtuelle et augmentée de “The Compound”, le lieu qu’il a imaginé à Los Angeles. Dedans, il organise des concerts virtuels, des jeux, des événements… dont une partie est réservée aux détenteurs d’un de ses 10 000 avatars NFT. “Dans le métavers, vous pouvez offrir un accès à une communauté, des places pour des expériences exclusives qui rapprochent les fans de votre marque et les amènent à interagir avec vous-même", rappelle Sébastien Borget.

"Au lieu de faire venir les utilisateurs à vous et de les inciter à acheter vos actifs numériques, vous allez offrir ces actifs, pour récompenser leur créativité et le temps qu'ils ont passé sur la plateforme"

Son second conseil ? Créer des récompenses pour les fans, selon le modèle du “play-to-earn”. “Il s'agit d'un nouveau modèle dans lequel, au lieu de faire venir les utilisateurs à vous et de les inciter à acheter vos actifs numériques, vous allez offrir ces actifs, pour récompenser leur créativité et le temps qu'ils ont passé sur la plateforme,” explique Sébastien Borget.

Et d’ajouter : “la culture NFT ne consiste pas à débarquer pour vendre un actif numérique, générer peut-être quelques revenus et disparaître. Il s'agit plutôt de réfléchir à la manière dont vous allez permettre à vos fans, à votre communauté, de tirer réellement parti de la possession de ces actifs numériques sur la durée.” Un changement d’approche, qui implique pour les marques d’avoir une vision d’engagement à long terme, plutôt que de raisonner en termes de “coup” marketing.