« IPG Mediabrands veut être transparent dans son usage de l’IA, quitte à baisser ses honoraires »

IPG Mediabrands poursuit l’évolution de sa plateforme interne Interact en y intégrant trois des IA génératives les plus avancées du marché: Gemini (Google), Claude (Anthropic) et Llama (Meta).

D’ici septembre, tous les salariés de la branche média et solutions marketing d’Interpublic Group auront été formés à l’IA générative afin qu’ils puissent eux-mêmes créer des agents. Un comité de 30 développeurs a été créé spécifiquement pour valider les agents développés par les équipes internes.

L’objectif est d’automatiser ou d’accélérer certaines tâches du quotidien, notamment dans leurs activités de media planning. Les salariés pourront s’en servir pour explorer plus vite des tendances, pour produire des synthèses en quelques secondes ou encore tester de nouvelles idées créatives. Près de 50 agents ont d’ores et déjà été testés.

Pour Bertrand Beaudichon, CEO d’IPG Mediabrands, l’enjeu est à la fois de permettre aux équipes de s’emparer de l’IA générative pour se concentrer sur des tâches à plus forte valeur ajoutée, mais aussi de réduire les risques de fuites de données. « Nos équipes pourront avoir un usage personnel des agents de l’entreprise si elles le souhaitent, mais au moins elles n’utiliseront pas les plateformes grand public dans le cadre du travail, avec le risque de partager des données sensibles », déclare-t-il.

Des modèles économiques bouleversés

Le CEO d’IPG Mediabrands veut que l’entreprise soit totalement transparente envers ses clients dans l’utilisation de l’IA générative. C’est pourquoi une mention sera ajoutée sur les contenus réalisés à l’aide de la technologie, telle que « 20% de ce contenu a été conçu avec l’IA ».

Mais il est conscient que cette transparence a un coût, dans tous les sens du terme. « Je suis prêt à baisser nos honoraires en conséquence », affirme-t-il. En intégrant l’IA générative dans les process, le modèle économique des entreprises est bouleversé. Cela n’a peut-être plus de sens de facturer le même montant si l’IA a permis d’aller plus vite dans la réalisation d’une tâche, mais que faire de l’argent et du temps investis pour mettre au point ces agents ? La réponse à cette question sera l’affaire de négociations entre entreprises.

D’autres outils IA dans les cartons

Outre cette possibilité de créer des agents, IPG Mediabrands travaille sur d’autres sujets liés à l’IA générative. L’entreprise développe un outil de reformatage de formats publicitaires automatisés pour le son, l’image et la vidéo. Une campagne pourra ainsi être plus facilement adaptée aux différentes plateformes.

Elle s’intéresse par ailleurs à la mine d’or que représentent les prompts générés par les utilisateurs de ChatGPT en termes de perception des marques. Avoir accès à leurs recherches permettrait de mieux comprendre leurs besoins et ajuster le message publicitaire en conséquence.