Avec AdMe, Media Square ouvre le programmatique premium aux PME et ETI

La régie publicitaire programmatique Media Square annonce le lancement de sa nouvelle plateforme publicitaire en self-service : AdMe. Actuellement en « soft launch », cette plateforme vise à démocratiser l’accès aux inventaires premium de son réseau, sans passer par un DSP.

Le réseau de Media Square est étendu, regroupant plus de 80 éditeurs français (dont Le Monde, Les Echos, BFTM TV, Europe1, L’Equipe) couvrant 468 sites web et applications, incluant la presse nationale et régionale.

Devenir le « One-Stop Shop » des PME et ETI

Le principal objectif de cette nouvelle offre est de cibler un nouveau segment de marché jusqu’alors difficilement atteignable : les PME (Petites et Moyennes Entreprises) et les ETI (Entreprises de Taille Intermédiaire). Historiquement, ces annonceurs étaient exclus des environnements médias de qualité par des barrières techniques et financières, notamment les minimums de dépense élevés exigés par les DSP (Demand-Side Platforms) et la complexité opérationnelle inhérente à l’écosystème programmatique.

La plateforme fonctionne sur le modèle d’un « one-stop shop » (guichet unique). Elle permet aux annonceurs de gérer des campagnes multi-sites avec des ciblages variés (thématiques, socio-démographiques, géographiques) sans avoir à contacter plusieurs régies. L’expérience utilisateur a été pensée pour être aussi simple que l’achat de mots-clés sur Google ou le lancement d’une campagne sur les réseaux sociaux.

« Le but est de pouvoir gérer une campagne sans être un expert des DSP, des SSP, toute cette plomberie qui peut paraître effrayante », ajoute Erwan Le Page, Directeur Général de Media Square.

Cette stratégie est motivée par le potentiel du marché des petites entreprises : le constat est que 60 % des revenus des plateformes sociales proviennent des « Small and Medium Businesses » (SMBs).

Des campagnes à partir de 500€

Grâce à une automatisation complète de la chaîne de valeur, la plateforme rend le traitement des petits budgets viable. Les campagnes peuvent être lancées à partir d’un budget de 500 €. « Ce budget est ingérable pour une régie classique en raison des coûts de traitement manuel (commercial, facturation) », explique Erwan Le Page, « Avec notre plateforme, nous prenons en charge ces campagnes à petits prix« .

Il assure que l’ensemble du processus est automatisé et « seamless », incluant le paiement par carte bancaire, l’exécution des commandes, le reporting et la facturation.

La plateforme agit simultanément comme un DSP et un SSP, ce qui permet de connecter directement les acheteurs aux éditeurs. Selon Erwan Le Page, cette désintermédiation est cruciale pour les petits budgets, car elle permet de maximiser la part de l’investissement qui revient à l’éditeur et d’améliorer l’efficacité en supprimant les frais intermédiaires qui peuvent rendre une campagne inefficace.

Des formats amenés à évoluer

Les annonceurs disposent de deux modèles d’achat pour optimiser leurs campagnes : le OCPM (Coût Pour Mille optimisé) ou le CPC (Coût Par Clic). La diffusion des campagnes est assurée par un algorithme interne d’optimisation.

Actuellement, les formats publicitaires disponibles sont limités pour favoriser la simplicité et incluent les formats standards très répandus en programmatique : le 300×250 (carré, représentant une part majeure des investissements), le 300×600 et l’interstitiel. Des évolutions rapides sont prévues : les formats natifs et vidéo devraient arriver « très bientôt », affirme le directeur général.

Concernant la technologie, la plateforme n’intègre pas encore d’intelligence artificielle générative, l’automatisation reposant sur des algorithmes d’optimisation classiques. Cependant, l’intégration future de l’IA pour aider à la création publicitaire est envisagée.

Entre 5 % et 8 % des revenus totaux de Media Square d’ici deux ans

La plateforme est un nouvel accès à l’offre existante et vient compléter les deux piliers de revenus actuels de Media Square (80% programmatique Open Web, 20% vente directe).

Les objectifs financiers sont ambitieux : d’ici deux ans, cette nouvelle activité devrait représenter entre 5 % et 8 % des revenus totaux de Media Square. « Nous considérons ces revenus comme additionnels, car ils n’auraient pas été captés par les canaux traditionnels », précise Erwan Le Page.

Stratégiquement, le lancement s’inscrit dans la tendance de fond de la « plateformisation » de l’accès aux médias, à l’instar de la plateforme Claire_ lancée par 366. L’approche est celle d’une chaîne technologique sobre en intermédiaires.