Info Minted : Pourquoi Thibaud Chevalier quitte M6 Publicité pour Hawk


  • Après plus de 10 ans chez M6 Publicité, dont il était devenu directeur commercial digital, Thibaud Chevalier prend la tête de Hawk France, en remplacement de Nicolas Sistac, qui devient global chief revenu officer de l’adtech française. 
  • L’occasion de se poser avec le duo pour évoquer cette réorganisation et les enjeux du groupe en France.

Du mouvement chez Hawk ! L’adtech française vient, selon nos informations, de recruter Thibaud Chevalier, jusque-là directeur commercial digital de M6 Publicité, pour prendre la tête de son activité en France. Thibaud Chevalier, qui a pris ses fonctions en de début d’année, remplace Nicolas Sistac, qui est lui “monté” dans l’organigramme pour prendre la casquette de Global Chief Revenue Officer. “L’occasion de consolider la présence de Hawk sur les marchés européens”, nous explique-t-il. 

Présente au Royaume-Uni depuis 2016, en Allemagne depuis 2017, et en Espagne et Belgique depuis 2022, l’adtech réalisait déjà 40% de son chiffre d’affaires à l’étranger en 2022. Elle espère faire encore mieux en 2023, avec notamment l’ouverture de nouveaux bureaux. “Nous avons des marchés comme l’Italie ou les Pays-Bas dans notre viseur”, précise Nicolas Sistac. Thibaud Chevalier aura, lui, pour mission de consolider une présence française en plein essor (+ 50% de croissance en 2022) et de gérer “les enjeux de staffing qui vont avec”. 

50% de croissance en France en 2022

Il prend, pour se faire, la tête d’une équipe de 56 collaborateurs basés à Paris (sales, customer success, account manager), qui sera appuyée par la quarantaine de collaborateurs réunis au sein du pôle R&D de Montpellier. “Nous allons muscler cette force commerciale, avec notamment la mise en place d’industry directors pour certaines verticales”, précise Thibaud Chevalier. Deux d’entre eux ont déjà été recrutés alors qu’Edouard Petitjean, transfuge de chez Amaury Media, devient, lui, head of business solution pour la partie Hawk DSP.  “En 2022, Hawk a réalisé près de 60 recrutements et l’ouverture de deux bureaux, rappelle Nicolas Sistac. Nous pensons rester dans cette dynamique cette année.”

“Plusieurs choses m'ont séduit chez Hawk, justifie Thibaud Chevalier. D'abord, la perspective de rejoindre une adtech française en pleine croissance. Mais aussi celle de pouvoir travailler sur différents médias comme je le faisais chez M6." Il faut dire qu’Hawk a radicalement changé au cours de ces dernières années. Fondée en 2013 par Hakim Metmer et Renaud Biet, l’adtech française était initialement positionnée comme un trading desk mobile, baptisé Tabmo. Le nom historique a été abandonné en 2021, alors que l’adtech, rebaptisée Hawk, s’était ouverte à de nouveaux canaux (dont l’audio, le DOOH et la TV connectée). 

Omni représente déjà 20% du chiffre d’affaires de Hawk

Hawk a également profité de l’année 2022 pour bien segmenter ses deux principales activités : Hawk DSP, son outil d’achat programmatique en self-service et Omni, son activité managed services, qui propose la gestion “clé en main” de campagnes pluri-médias (de la création pub jusqu’à la diffusion, en passant par le médiaplanning ou le reporting). La structure s’engage même sur des niveaux de KPI, après concertation avec le client. Omni représente déjà 20% du chiffre d’affaires de Hawk, preuve que l’activité explose alors que de plus en plus d’agences médias n’hésitent plus à sous-traiter une partie des campagnes qu’elles ont sous mandat auprès d’acteurs spécialisés. Sur l’audio digital, le mobile et le DOOH, Hawk est de ceux-là. “On s’adapte aux besoins et niveaux de maturités de nos clients avec ces deux offres”, précise Thibaud Chevalier. 

Si sa croissance est spectaculaire, Hawk reste évidemment “petit” face à des géants comme DV 360 (Google), Xandr et Amazon DSP, qui captent l’essentiel des budgets médias des annonceurs. Mais l’adtech française espère bien gratter des parts de marché à ce trio, présent côté demand et côté supply, avec un positionnement agnostique qui n’est pas sans rappeler celui de The Trade Desk, concurrent américain valorisé 20,7 milliards de dollars au Nasdaq. “Les moyens ne sont pas les mêmes mais il y a beaucoup de similitudes entre ces deux technologies”, observe un acheteur. Une réelle volonté d’innover bien sûr,  en s’ouvrant à de nouveaux médias, mais aussi de “chouchouter” les acheteurs, en mettant l’accent sur l’expérience utilisateur.

Reste que les places sont chères, les agences médias, confrontées à un réel enjeu de productivité, ont plutôt tendance à réduire le nombre de sièges DSP qu’elles utilisent. Pour rester parmi les quelques heureux élus, Hawk devra sans doute continuer à démontrer qu’il est bien plus qu’une simple plateforme qui leur permet de tester l’inventaire de médias qui se sont récemment mis au programmatique, comme il l’a fait sur le mobile, l’audio digital, le DOOH et, encore plus récemment, l’in-gaming. C’est du display traditionnel et de la vidéo en ligne que viennent l’essentiel des budgets et “Hawk peut évidemment progresser sur ces deux formats”, reconnaît Nicolas Sistac.

Avec néanmoins toujours le même mantra : convaincre les acheteurs qu’il est plus facile de passer par une même plateforme pour gérer leurs achats pluri-médias, plutôt que de passer par des DSP silotés. “La bonne nouvelle, c’est que les annonceurs reviennent. On est sortis de la phase de test et on est désormais capable de démontrer l’efficacité de nos campagnes at scale”, prévient Nicolas Sistac.