9 septembre 2025

Temps de lecture : 4 min

StackAdapt : le challenger qui veut briser les silos entre martech et adtech, entre « own » et « paid media »

Avec l'ambition de "faire bouger les lignes", StackAdapt, plateforme technologique canadienne, consolide sa présence en France. Fondée sur une vision de simplicité, de performance et d'intelligence de l'achat programmatique, l'entreprise se distingue par sa convergence Adtech et Martech et son moteur d'intelligence artificielle intégré. Nous avons interrogé, Matthieu Minaud, son nouveau directeur France, pour comprendre les ambitions pour le marché français.

Quelle est la proposition de valeur principale de StackAdapt ?

Matthieu Minaud : StackAdapt a été lancée en 2014 au Canada avec une volonté de simplifier l’achat programmatique, le rendre plus performant et plus intelligent. Dès le début, l’entreprise a intégré l’utilisation de la donnée pour cette vision. Aujourd’hui, StackAdapt est présente dans une quinzaine de pays, a vu ses effectifs passer de 200 à 1500 salariés et a levé plus de 500 millions de dollars en trois ans, ce qui témoigne d’une croissance ultra-rapide et du soutien de ses investisseurs.

La proposition de valeur de StackAdapt repose sur l’idée de défendre l’Open Web, en offrant une liberté d’expression et de liberté face aux « walled gardens ». Nous nous considérons comme un challenger dans un marché mature et structuré comme la France, ce qui nous pousse à avoir une approche différenciante et des valeurs distinctes.

Nos piliers fondamentaux incluent la qualité des médias, la transparence et la conformité au RGPD, cette dernière étant intégrée dans notre ADN et constituant un élément de différenciation plutôt qu’une contrainte. Nous travaillons avec des outils comme DoubleVerify pour garantir la qualité et nous limitons notre inventaire à 120 000 plateformes vérifiées.

Quels sont les enjeux et la stratégie de StackAdapt pour le marché français ?

Le marché français est mature et les annonceurs y sont très experts, exigeant qualité, transparence et conformité au RGPD. Bien que StackAdapt opère sur le marché français à partir de Londres depuis trois ans, nous renforçons notre présence locale avec l’objectif de recruter une équipe d’une dizaine de personnes d’ici la fin de l’année. La solution a déjà fait ses preuves au Canada, en Amérique du Nord, en Asie (Singapour) et en Europe, avec un bureau à Londres comptant 200 personnes.

En France, nous affichons un taux de rétention de nos clients de 90 %, ce qui valide l’efficacité de notre solution. Notre stratégie en France n’est pas « one size fits all ». Elle est adaptée aux attentes des annonceurs et de l’industrie, en nous appuyant sur les succès déjà obtenus.

Avez-vous des exemples de succès de campagnes réalisées ?

Nous comptabilisons de nombreux succès, tant à l’international qu’en France :

Au Royaume-Uni (pour l’Île de Man), une campagne DOOH reciblée avec du display a permis une baisse du coût par acquisition (CPA) de 66 % sur les réservations et une augmentation du reach de 263 %

En Allemagne, une campagne DOOH pour Michael Kors a généré 14 millions d’impressions et un gain de notoriété de près de 40 %.

En Espagne, Octopus Energy a combiné DOOH et reciblage display/native, obtenant un taux de clic incroyable de plus de 3,3 % et plus de 1000 conversions.

En France, Allianz a vu son coût d’acquisition sur l’assurance baisser de plus de 80 %.

Pour Capcom et son jeu « Street Fighter » en France, nous avons enregistré un taux de conversion supérieur à 20 %.

Enfin, pour Interparfums-Guess, nous avons contribué à une baisse de 14 % du coût par visite en magasin sur les sites des parfumeries.

Quelle est votre ambition, en tant que directeur pays pour StackAdapt en France ?

Mon ambition est que StackAdapt devienne un acteur et moteur de l’industrie en France. Avec notre vision de simplicité, d’accessibilité et de performance, nous voulons participer au débat public sur le programmatique et le faire grandir.

Être un challenger dans ce marché nous pousse à innover et à « faire bouger les lignes ». Cela signifie casser les silos entre les médias et le Martech, apporter plus de transparence et contribuer aux discussions sur l’utilisation des données et le tracking. C’est pourquoi nous avons adhéré à l’Alliance Digitale, afin de participer activement à ces débats.

Comment l’équipe française interagit-elle avec la structure globale de StackAdapt ?

StackAdapt est une entreprise « remote » (à distance), avec 1500 personnes travaillant principalement de chez elles. Les seuls bureaux physiques existent à Toronto et, plus récemment, à Londres, qui est devenu le premier hub européen. Nous bénéficions mutuellement de nos succès : les « success stories » des États-Unis et d’autres pays européens nourrissent notre approche en France et vice-versa.

Notre chemin est déjà tracé dans d’autres pays et nous voulons nous appuyer sur cela pour croître rapidement mais sereinement en France, en adaptant notre approche et en structurant l’équipe localement.

Comment comptez-vous vous démarquer sur tous les marchés par rapport à la concurrence ?

Sur le segment Adtech, nos principaux concurrents sont des plateformes telles que DV, 360, The Trade Desk ou Amazon DSP. Cependant, la vision de StackAdapt s’est enrichie pour faire converger l’Adtech et le Martech. Cette approche nous confère une proposition de valeur différenciante.

Nous voulons briser les silos non seulement entre les différents médias (display, native, CTV, DOOH, audio), mais aussi entre l’Adtech et le Martech, en intégrant par exemple la gestion du « paid media » et du « owned media », comme l’e-mailing, au sein d’une seule et même plateforme.

Quel rôle joue l’intelligence artificielle dans l’évolution de votre plateforme ?

StackAdapt est avant tout une entreprise technologique. Près de la moitié de nos effectifs est dédiée au développement. Nous avons récemment lancé Ivy, notre moteur d’IA intégré et opérationnel. Ivy agit comme un copilote pour les traders, simplifiant la vie en permettant de créer un plan média quasi-automatiquement à partir d’un objectif et d’une cible. Elle prédit les résultats futurs des campagnes et réalise 465 milliards d’optimisations par seconde.

L’IA d’Ivy est utilisée pour optimiser les enchères, les ciblages et la détection de la fraude. Elle vise à éliminer les complexités du programmatique, offrant des résultats plus rapides et tangibles. Notre outil d’attribution cross-channel permet de relier les performances entre les différents leviers pour une optimisation globale.

Par ailleurs, le reporting est ultra-granulaire et l’objectif est de simplifier l’ensemble de la chaîne de décision et des processus programmatiques de bout en bout, avec des mises à jour en quasi temps réel pour des études comme les « brand lift studies ».

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