29 octobre 2025
Temps de lecture : 4 min
©Doohde. Aperçu d'une affiche dans son contexte urbain, proposée par l'outil
Arnaud Sieux connaît bien la publicité. Ancien cofondateur d’une agence digitale – Chewing Com – rachetée par Aegis-Carat en 2002. A l’époque il avait développé la « Banner Factory », un outil pour produire des bannières publicitaires automatiquement à grande échelle.
20 ans plus tard, il applique la même idée en automatisant la création d’affiches pour JCDecaux. C’est ainsi qu’est née Doohde il y a 3 ans, un jeu de mot entre DOOH (Digital Out Of Home) et dude (mon pote, en anglais).
« Aucun outil ne simplifiait la production d’affiches pour les régies et les annonceurs locaux. »
Avec mAIker, Doohde propose une solution clé en main : le commerçant ou la marque choisit un modèle, adapte le texte et obtient un visuel prêt à imprimer.
La plateforme, conçue avec JCDecaux, s’appuie sur un dataset unique de plusieurs milliers d’affiches issues de différentes campagnes locales.
MAIker intègre des briques d’intelligence artificielle en partant du besoin concret du client. L’objectif : démocratiser la création graphique à la fois par un usage simple et un coût minime.
L’utilisateur a le choix entre deux options : soit il fait appel à un agent conversationnel qui le guide pas à pas. Soit il crée son affiche lui-même à partir de modèles, comme sur Canva.

Pour la partie guidée :

« Certains ont peur de l’IA. Notre rôle, c’est de permettre d’y accéder, sans s’en rendre compte », explique Arnaud Sieux.
La plateforme s’appuie sur des bibliothèques d’images comme Unsplash et Getty, et sur des IA open source accessibles via API (en priorité Mistral Le Chat qui est française et performante précise Arnaud). L’expérience est pensée pour être aussi fluide et accessible comme Canva.
La promesse de Doohde n’est pas seulement de créer vite, mais de produire massivement et sans friction. Les premiers tests avec JCDecaux et Orpi ont validé le concept :

« On a fait l’opération GAN en plus grand, plus vite et moins cher », résume Arnaud Sieux.
Résultat : un gain de temps considérable (de 10 semaines à 10 jours de production) et une réduction drastique des coûts pour les campagnes locales, qui gardent une cohérence grâce au respect d’un charte graphique. Il faudra compter entre 2000 ou 3000 euros la campagne d’affichage pour un annonceur local.
Doohde ne cherche pas à remplacer les créatifs, mais à industrialiser leur savoir-faire.
L’affiche est désormais pensée comme un assemblage de briques : accroche, logo, visuel, texte, fond.
« Notre métier, c’est d’apporter de la cohérence visuelle, quel que soit le support. »
Cette approche marque un tournant : la production devient multicanale dès la conception. Une affiche imprimée pourra à terme être adaptée instantanément pour un écran, une story ou une bannière web. Le marché qui s’ouvre à Doodhe dépasse naturellement l’affichage…
Doohde travaille en partenariat exclusif avec JCDecaux, jusqu’à fin 2025 seulement, car ses dirigeants ont accepté une période courte d’exclusivité. La start-up proposera ensuite the mAIker à d’autres régies et enseignes.
« JCDecaux a une vision ultra-ouverte. Ils ont compris que c’est tout le marché de l’affichage qui allait en profiter. C’est une vraie position de leader », souligne Arnaud Sieux.
👉 Sur ce sujet lire : Comment JCDecaux compte porter la part de marché de la communication extérieure à 10 % d’ici 2030
L’entreprise prépare aussi une offre d’abonnement mensuel pour les régies, agences et imprimeurs souhaitant automatiser la production de leurs campagnes locales.
Doohde symbolise une mutation profonde du secteur publicitaire local : celle d’une création graphique industrialisée, fluide et pilotée par la donnée. En simplifiant la production d’affiches, la startup met l’IA au service des PME pour un budget limité.
La start-up trace la voie d’un nouveau modèle plus agile, plus intelligent et plus accessible. Pas question de concurrencer les agences de com, il s’agit surtout de donner la capacité aux petits annonceurs de communiquer comme une grande marque. Bon, il y a quand même fort à parier que ces outils seront repris par les grandes agences qui devront baisser leurs tarifs, leurs charges et donc… licencier. Le mouvement a déjà commencé dans le conseil (Accenture) et les services (Amazon).
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