X perd sa directrice générale, sa caution auprès du marché publicitaire

À peine deux ans après son arrivée, Linda Yaccarino quitte déjà son poste de directrice générale de X, l’ex-Twitter. Un départ surprise qui intervient quelques semaines après le rachat par xAI, la start-up d’IA lancée par Elon Musk. Et qui pourrait compliquer les efforts publicitaires du réseau social.

Rassurer les annonceurs

Ancienne directrice de la publicité de NBCUniversal, l’un des géants américains des médias, Linda Yaccarino est en effet une figure du secteur publicitaire aux Etats-Unis. Chez NBC, elle a noué pendant plus de dix ans des relations avec les principaux annonceurs américains, supervisant notamment de grands événements comme les Jeux olympiques et le Super Bowl.

Son recrutement en mai 2023, six mois après l’acquisition de Twitter par Elon Musk, devait rassurer les annonceurs. Ces derniers avaient en effet fui la plateforme en masse en raison d’une nouvelle politique de modération laxiste et d’une amnistie générale des comptes bannis par la précédente direction. Sans oublier les messages polémiques à répétition du nouveau propriétaire.

Bien qu’elle occupait officiellement le poste de directrice générale, Linda Yaccarino ne supervisait que les opérations commerciales de l’entreprise. Les grandes décisions stratégiques, notamment en termes de produits et de modération, restaient aux mains d’Elon Musk.

Recettes publicitaires en hausse

Le bilan de la dirigeante est ainsi bien difficile à établir. Certes, l’hémorragie publicitaire s’est interrompue, notamment avec le retour de plusieurs grands annonceurs. Mais cela pourrait surtout être dû aux multiples procès et menaces lancés contre les marques ayant interrompu leurs investissements publicitaires. Des craintes renforcées par l’ancienne proximité d’Elon Musk avec Donald Trump, de retour à la Maison-Blanche.

En 2025, les revenus publicitaires devraient ainsi progresser de 16,5% pour atteindre 2,26 milliards de dollars, selon les estimations du cabinet eMarketer. « Une partie de cette croissance est alimentée par la peur. De nombreux annonceurs considèrent les dépenses sur X comme un coût inévitable pour faire des affaires, afin de réduire les risques juridiques ou financiers potentiels », estime Jasmine Enberg, analyste chez eMarketer.