Stéphanie Zolesio (Casino Immobilier) : “Notre obsession est de créer des passerelles entre le monde tel qu’on le connaît et le Web 3”


  • Le groupe Casino fait partie des 10 entreprises françaises que The Sandbox met à l’honneur dans le cadre de son opération French Weeks, qui se déroule du 23 mars au 6 avril. Deux de ses expériences de jeux seront accessibles à tous à cette occasion.
  • Minted en a profité pour faire le point avec la patronne des projets Web 3 du géant de la distribution.

 

Minted. Le groupe Casino fait partie des 10 entreprises françaises que The Sandbox met à l’honneur dans le cadre de son opération French Weeks, qui se déroule du 23 mars au 6 avril. A cette occasion, deux de vos expériences de jeux, Le Club Leader Price et Expérience Casino, seront accessibles au grand public. Quelle est l’ambition ?

Stéphanie Zolesio. L’objectif de ces expériences est double : communiquer de façon plus directe et plus immersive avec nos clients et tester le potentiel du métavers en tant que canal de communication pour les enseignes du groupe, dans une logique de drive to store, puisque les jeux permettront aux utilisateurs de gagner des coupons qu’ils pourront activer en magasin.

Vous nous aviez déjà présenté les quêtes du Club Leader Price, quel est le concept du jeu Casino ?

Il s’agit d’un jeu qui a vocation à éduquer les gens sur le sujet de l’alimentation saine et responsable, une des préoccupations du groupe. Concrètement, l’utilisateur navigue au sein de 5 espaces différents. Pour chaque espace, une thématique et une quête. Par exemple, l’importance de faire du sport dans l’espace “lazy flat” ou celle de manger sainement dans le magasin vertical, où il faut remplir son caddie le plus vite possible, tout en choisissant les aliments les plus simples. Il y a également un espace où l’on évangélise sur les fruits et les légumes de saison. Chaque quête terminée donne droit à un bon d’achat activable à partir d’un certain montant dépensé. Les meilleurs joueurs sont tirés au sort pour gagner un dîner dans un restaurant étoilé à deux.

La fenêtre d’ouverture des jeux est très courte. Comment allez-vous communiquer sur le sujet ?

Nous ne disposons effectivement que de deux semaines. Sur le volet communication, c’est plutôt du classique. Nous comptons sur des campagnes de communication par mail et via les réseaux sociaux, mais aussi sur des relais via les médias grand-public. Car nous ne voulons pas uniquement nous adresser à nos clients, nous voulons aussi en recruter de nouveaux. 

Pas évident alors que The Sandbox reste une plateforme difficile à appréhender par l’utilisateur lambda…

C’est vrai. On voit bien les frictions que ça engendre. Et c’est précisément la raison pour laquelle il est important pour un groupe comme le nôtre de s’y mettre dès maintenant. Nous pouvons tester la chose à plus petite échelle et nous nourrir de retours d’expériences. C’est aussi ce qui peut nous permettre d’aider ce genre de plateformes à aller vers le grand public. C’est notre obsession : créer des passerelles entre le monde tel qu’on le connaît et le Web 3.

On l’a bien vu avec les bornes physique de vente de NFT que vous avez installées dans trois magasins Monoprix à Paris (Champs-Élysées, Montparnasse et Beaugrenelle) l’été dernier…

C’était une première victoire : être capable de proposer à un utilisateur d’acheter un NFT en 30 secondes, en monnaie Fiat. La seconde, c’est d’avoir été capables de susciter de l’intérêt autour de ces bornes. Je me demandais, par exemple, si une enseigne comme Monoprix, qui fait de l’achat - revente de produits en tous genres, pouvait faire de même avec des NFT de la collection RudeKidz. Chacun de ces NFT donnait droit à un tee-shirt, un tote bag, un bon d’achat de 20 euros et un abonnement Monop’Flix d’un an, qui coûte normalement 10 euros par mois. 

A quel prix vendiez-vous ce NFT ? 

249 euros, sachant que nous nous chargions de payer les gas fees liés à l’opération. 

Combien de clients se sont laissés tenter ? 

Nous ne communiquons pas sur ce chiffre. L’enjeu n’était pas là. Il s’agissait d’évangéliser notre public à ce sujet. Nous avions d’ailleurs ouvert des ateliers pédagogiques, assurés par NFT Factory et Blockchain Partners by KPMG, pour expliquer des sujets comme la blockchain, les stablecoins ou le metaverse. Les gens ont répondu présents. Je m’attendais surtout à voir des hommes âgés entre 15 et 40 ans et il y avait vraiment de tous les profils.

Il s’est tout de même écoulé plus d’un an entre le moment où vous avez dévoilé cette expérience de jeu “Club Leader Price” et celui où vous avez pu l’ouvrir enfin au grand-public. N’était-ce pas frustrant de voir les alpha seasons s’enchaîner sans que The Sandbox, qui limite le nombre de partenaires par phase de test, ne vous sélectionne ?

Il y a forcément eu un peu de frustration. Nous avons, pour autant, voulu faire de cette attente une opportunité. Opportunité de voir ce que les autres marques proposaient dans le cadre de ces alphas seasons et de s’en inspirer en peaufinant notre expérience de jeu. Opportunité également de tester d’autres choses puisque lorsque nous avons appris que nous ne pourrions pas dévoiler l’expérience de jeu rapidement, nous avons négocié avec The Sandbox que la plateforme ouvre un accès au créateur de contenus Maxime Biaggi, qui a profité d’une session Twitch pour faire découvrir le jeu à son audience, en mai 2022.

Nous aurions été contents qu’il y joue 15 minutes, il y a finalement passé plus de 4 heures, tellement il s’est pris au jeu. Cette expérience a permis, à elle seule, de générer plusieurs dizaines de milliers de tweets. Ce n’est pas anodin pour une marque comme le Club Leader Price que nous avions, suite à la cessions des magasins au groupe Aldi, repositionnée en application de déstockage de produits et qui a, ce faisant, bénéficier d’un joli coup de projecteur. 

Vous n’êtes décidément pas restés inactifs puisque vous en avez également profité pour lancer un programme de NFT, avec Arianee, en mai dernier. Quel était le concept ?

Nous avons créé 1 000 NFT que nous avons offerts à nos meilleurs clients. Chacun de ces NFT donne droit à un avantage bien spécifique, selon la catégorie à laquelle il appartient. Deux mois de livraison gratuite, pour la famille livreur. 10% de remise sur la cave, pour la famille vigneron et ainsi de suite. 

L’objectif, c’était de faire du NFT, un relai de notre programme de fidélité. Et pour y arriver, de réussir à proposer une expérience la plus simple possible. Pas besoin de créer de wallet, il suffisait de cliquer sur un lien pour récupérer son NFT, via un wallet que nous avions nous-même créé. De même lorsque nous avons lancé notre place de marché, en juillet dernier, pour permettre à chacun d’échanger des NFT, nous l’avons fait en privilégiant la simplicité d’utilisation. Parce que tout ce que nous faisons dans le Web 3, nous le faisons dans une logique de démocratisation des usages. 

Combien sont-ils à s’être laissés tenter ?

Plus de 50% des gens qui ont reçu l’email l’ont réclamé. C’est une performance que la meilleure des campagnes emailing aurait du mal à reproduire. Même si c’est vrai que c’est aussi dû à un effet curiosité et au momentum de l’époque. 

Ces NFT sont-ils activables dans The Sandbox ?

C’est le but à terme. Que chaque utilisateur puisse utiliser son NFT comme avatar au sein de la plateforme. On y travaille pour que ce soit le cas quand The Sandbox sera live continuellement.