18 septembre 2025

Temps de lecture : 4 min

Les chiffres clés de l’usage et du business vidéo: la télé classique résiste d’autant mieux qu’elle se numérise

On annonce depuis longtemps la mort de la télé traditionnelle avec le développement des vidéos sociales ou du streaming. Pourtant elle résiste bien, d'abord parce que l'usage linéaire est encore dominant. Et ensuite, car elle est de plus en plus numérique, via la télé connectée. Tour d'horizon des usages et du business, en 14 chiffres illustrés.

Taux d’équipement, temps passé et fréquence de consultation des supports vidéo… et part du budget publicitaire pour chacun des grands acteurs de la vidéo. On fait le point sur les chiffres les plus édifiants, pour comprendre l’évolution très rapide du secteur.

1. L’écran de tv reste le canal n°1 de la consommation vidéo

Et ce, à 88% en France, devant le smartphone (72%) et l’ordinateur (69%), selon le dernier rapport de l’Arcom.

2. Mais le mode de visionnage est très générationnel

77% des 15-24 ans regardent d’abord des vidéos sur leur smartphone, tandis que 93% des plus de 50 ans le regardent d’abord sur le poste télé.

3. Le nombre de foyers équipés d’un écran TV décline

Le nombre de foyers équipés d’un écran TV diminue légèrement (de 92% à 89% en 4 ans) par rapport aux smartphones (de 83 % à 93 %). Pour la première fois, le smartphone est l’équipement le plus répandu dans les foyers.

Source : rapport Arcom 2025

4. La télévision reste le premier canal d’info des Français

La télé reste centrale pour s’informer, notamment sur les grands événements ou les crises. Chez les 15-34 ans, l’usage décline, mais elle reste consultée lors des grands événements (J.0 par ex.)
Source : Baromètre La Croix – janv 2023

5. La télévision linéaire capte toujours 2 /3 des usages vidéo

La télévision traditionnelle, en direct, représente toujours 64 % du temps vidéo, contre un tiers (36 %) pour les contenus à la demande sur les plateformes (streaming, réseaux sociaux…).
Source : L’année TV 2024 – Médiamétrie 

En temps passé sur le téléviseur uniquement, la télé linéaire concentre 78% du temps passé, contre 22% de replay (Arcom étude 2024)

En fréquence d’usage, pareil, la télé de papa domine avec 70% des répondants de l’enquête Arcom qui la regardent au moins trois fois par semaine.

6. Le temps passé moyen par jour devant de la vidéo est de 4h40

Mais là encore, il y a de fortes disparités selon l’âge. Et, on n’est pas étonnés : les 15-24 ans sont les plus gros consommateurs vidéo (+ 5h par jour). Ils consultent surtout des vidéos en ligne et sur les réseaux sociaux (Youtube, Instagram, Twitch etc.).

Source : rapport Arcom 2025

7. Plus d’un tiers des Français est abonné à un forfait de streaming avec publicité

35 % des Français indiquaient à la fin du premier trimestre être abonnés à un forfait avec publicité, au moins, soit plus de 10 millions de foyers, et trois points de plus qu’à la fin 2024.
Source : L’année TV 2024 – Médiamétrie 

8. 84% des Français ont connecté leur téléviseur à internet

En France, le mode de connexion du téléviseur à Internet est surtout la box de son opérateur télécom à 53%). Le développement des smart TV est rapide et représente déjà 38% des modes de connexion.

Source : ADMTV – SRI – Le pense-bête CTV

9. 47% des Français utilisent Youtube au moins une fois par semaine

Musique, tutoriels, shorts, Youtubers concentrent la majorité des usages, mais un cinquième de films ou séries et presque autant de lives.

Source : rapport Arcom 2025

Aux Etats-Unis, 36 % de l’audience YouTube est consommée sur écran TV !

10. Au plan business, la vidéo représente aujourd’hui 61% des recettes du display en France

Source : Observatoire de l’E-pub – S1 2025

11. Le TV connectée (CTV) totalise déjà 43% du display vidéo

La TV connectée connaît une croissance fulgurante. Les annonceurs devraient dépenser près de 40 milliards de dollars en 2025 (soit 3,4% de la part totale du marché publicitaire) et croître de 3,6% en 2026 pour atteindre 44,7 milliards de dollars.

NPA Conseil prévoit que le chiffre d’affaires de la CTV en France dépassera 3 milliards € en 2032, soit six fois plus qu’en 2024.

Source : « Global Ad Trends: The changing shape of TV » du WARC (World Advertising Research Center)

12. Le social vidéo pèse pour 60 % des revenus vidéo

Facebook, Instagram, LinkedIn, Pinterest, Snapchat, TikTok, X ont cumulé quelque 1,8 milliard de revenus vidéo en 2024. Le display classique (espaces commercialisés par les médias, YouTube, Dailymotion, Netflix, Disney +, Amazon Prime Video, Molotov) a totalisé 1,2 milliard, pour sa part.

Source : NPA Consulting à partir des données du SRI

13. L’AVOD prend la plus grosse part du display vidéo (surtout via le poids de Youtube)

YouTube représente à lui tout seul quelque 10 points de l’AVOD en France (et en Europe). Aux Etats-Unis Youtube représentait 12,4 % de part des usages en mai 2025.

NPA Conseil prévoit que le poids de la plateforme continuera d’augmenter de deux points en moyenne d’ici à la fin 2026.

77% chez les 15-34 ans, déclarent suivre l’une des 10 chaînes Youtube les plus populaires. Cela confirme le poids de YouTube dans les habitudes de visionnage des jeunes générations.

La télé broadcast (TF1+, France TV, M6+…) grignote aussi des parts de marché au secteur de l’édition et de l’info.

Source : Observatoire de l’E-pub – S1 2025

2. Vidéos diffusées sur les sites de contenus open web
3. SVOD : Subscription Video on Demand, plateformes proposant d’accéder à un catalogue vidéo en échange d’un abonnement payant (Netflix, Disney +, Amazon Prime Vidéo)
4. Broadcast Video on Demand, service de vidéo proposé par les chaines TV gratuitement ou non (TF1+, M6+, France TV, Canal+, BFM…) ainsi que la TV segmentée
5. AVOD : Advertising Video on Demand, vidéo à la demande principalement financée par la publicité, par opposition à des modèles initialement payants (Rakuten, Pluto TV, Molotov, YouTube, Dailymotion…)

14. L’instream TV est le format publicitaire dominant, devant le mobile et le desktop


Conclusion :

La télévision est loin d’être morte; elle se connecte au monde numérique via la TNT, les box, les smart TV… et propose des formats de plus en plus ciblés qui séduisent les annonceurs. Cette CTV a le vent en poupe et grignote des parts de marché publicitaires sur les sites de presse. Eux reculent, pris en étau entre la télé numérique, les plateformes sociales et le streaming vidéo.


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