11 juin 2025
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Il y a un an, la WWDC d’Apple avait été placée sous le signe de l’intelligence artificielle. L’édition qui s’est ouverte lundi marque un virage radical. Lors de la keynote d’ouverture de sa conférence dédiée aux développeurs, le groupe à la pomme a en effet peu parlé de l’IA, préférant se concentrer sur la refonte graphique de l’ensemble de ses systèmes d’exploitation.
L’an passé, l’entreprise de Cupertino a commencé à déployer Apple Intelligence, une série de fonctionnalités devant faire entrer ses appareils dans l’ère de l’IA générative. Il s’agit de nouveaux outils permettant de corriger les fautes d’orthographe ou rédiger un résumé d’un texte; de créer des images et des emojis; ou encore de supprimer certains éléments sur une photo. Lundi, Apple s’est contenté de présenter quelques nouveautés, comme un outil de traduction instantanée et la possibilité d’effectuer des recherches sur les éléments affichés sur l’écran.
Si Apple a choisi de faire profil bas, alors même que l’IA occupe tous les esprits, c’est parce que ses efforts dans le domaine patinent. Ces difficultés sont symbolisées par la nouvelle version de Siri, annoncée en grande pompe en 2024, mais dont le lancement a été reporté. “Nous avons besoin de davantage de temps pour atteindre notre exigence élevée en matière de qualité”, justifie Craig Federighi, le grand patron des logiciels d’Apple.
Initialement attendue en avril, la refonte de l’assistant vocal n’arrivera pas avant la prochaine version du système iOS, prévue à l’automne avec les nouveaux iPhone. Peut-être même pas avant une mise à jour début 2026, alors que le groupe pourrait décider de repartir d’une feuille blanche. Et les fonctionnalités les plus avancées pourraient ne pas être lancées avant 2027.
Actant ces problèmes, Tim Cook a procédé fin mars à une réorganisation interne, retirant le développement de Siri à John Giannandrea, le responsable de l’IA. Celui-ci a été confié à Mike Rockwell, un ingénieur hardware qui a la réputation de pouvoir mener des projets complexes. À lui de trouver des solutions pour surmonter les deux contraintes que s’est imposées Apple.
D’une part, le choix de développer ses propres modèles de langage, au lieu de se reposer sur des modèles existants, comme le font les autres marques de smartphones. D’autre part, la volonté de faire tourner le nouveau Siri en local, c’est-à-dire en utilisant le processeur de l’iPhone sans aller chercher du calcul supplémentaire dans le cloud.
En attendant, la présentation de lundi n’a pas rassuré tous ceux, notamment à Wall Street, qui doutent de la capacité de la société à être véritablement compétitive dans l’IA. Pour autant, les difficultés d’Apple constituent davantage un désaveu d’image qu’un véritable problème commercial.
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