20 May 2025
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En 2016, alors qu’il est directeur de la création de Teads, entreprise qu’il a cofondée, une idée commence à germer dans l’esprit d’Olivier Reynaud. Il constate qu’adapter des vidéos aux différents formats et aux différentes plateformes demande beaucoup de travail manuel. Des tâches souvent rébarbatives. Une étude Adobe* révèle que près de la moitié des profils créatifs interrogés (44%) consacrent la moitié de leur semaine de travail à des tâches de design répétitives.
En 2019, il décide de remédier à la situation en créant Aive avec son co-fondateur Rudy Lellouche (AdyouLike). Sa promesse ? Adapter automatiquement des contenus vidéo en un seul clic.
Cinq années de R&D autour de l’intelligence artificielle ont été nécessaires pour mettre au point le “moteur” d’Aive. “Aujourd’hui, nous sommes la seule société au monde à maîtriser une technologie aussi avancée, qui traite à la fois l’audio, la vidéo et les données”, affirme Olivier Reynaud.
La plateforme est capable de comprendre les composantes d’une vidéo afin d’évaluer en pourcentage la compatibilité d’une vidéo selon la plateforme ciblée. Le co-pilote IA est également capable de donner des recommandations si des éléments méritent d’être modifiés afin d’optimiser la vidéo. L’outil propose des adaptations automatiques (audio, visuel) et des conseils créatifs (ajouter un logo, modifier une voix, etc.) en temps réel. Le score évolue à mesure que l’on modifie la vidéo.
“Nous offrons une forme de créativité augmentée pour toutes les industries qui produisent de la vidéo”, résume le cofondateur d’Aive.
La solution ne se limite pas au recadrage, elle permet également de réaliser du clipping (découpage intelligent), la génération automatique de sous-titres, la traduction multilingue et l’adaptation selon des critères de performance.
Ce qui prenait plus d’une semaine pour adapter une vidéo à Instagram ou Facebook ne prend aujourd’hui que moins d’une heure.
D’ici la fin de l’année, l’IA permettra aussi la distribution intelligente: en fonction de la performance d’une vidéo, elle générera une nouvelle version plus adaptée à l’audience. Elle s’appuiera sur des données d’engagement comportemental, internes ou externes.
“Notre mission reste centrée sur la création, pas sur la gestion de campagne. Une campagne Teads peut être diffusée de mille façons. Notre objectif est de faire évoluer la création avec des agents intelligents”, précise Olivier Reynaud.
Pour proposer des recommandations, la technologie d’Aive transforme tout type de contenu en données. Elle décompose chaque signal (image, son, texte) indépendamment. Des dizaines de critères créatifs sont pris en compte dans une approche multimodale.
“Aucun GAFAM ne propose cela. Google a lancé Bumper Machine, qui permet de résumer les publicités YouTube, mais nous allons plus loin. C’est une approche complexe et audacieuse, mais elle s’avère gagnante”, déclare Olivier Reynaud.
L’ambition d’Aive est d’équiper toutes les industries qui produisent de la vidéo: télévision, réseaux sociaux, production, entreprises. À l’image d’Adobe, qui est omniprésent dans les métiers créatifs, Aive veut devenir la référence pour l’expérience vidéo propulsée par l’IA.
“Nous ne prétendons pas remplacer Adobe, ni les humains. Mais lorsqu’il faut créer 500 déclinaisons d’une vidéo, notre solution prend tout son sens”, complète le cofondateur.
Aive est aujourd’hui utilisé par de grandes marques (LVMH, L’Oréal, Stellantis), des agences (IPG, Omnicom), des sociétés de production comme Warner Bros et même par Meta. Son modèle économique repose sur un système d’abonnement: le coût en crédits varie selon la profondeur de l’analyse.
L’entreprise envisage une levée de fonds, probablement en série A. “Nous ferons des annonces à ce sujet prochainement”, révèle Olivier Reynaud.
*État des lieux de la créativité – Rapport 2024
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