27 mai 2025
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Dans la bataille du streaming, Disney mise sur des… comptines pour enfants. Selon l’agence Bloomberg, le créateur de Mickey vient de mettre la main sur les droits de diffusion de CoComelon pour plusieurs dizaines de millions de dollars par an.
Cette série d’animation dédiée aux jeunes enfants est un phénomène sur YouTube, avec près de 200 millions d’abonnés et environ deux milliards de clips visionnés par mois. Elle fait aussi partie des programmes les plus regardés sur Netflix, même si son audience a enregistré une importante baisse l’an passé. La trentaine d’épisodes d’une heure déjà produits rejoindront ainsi le catalogue de Disney+ à partir de 2027.
Lancé en 2019, Disney+ a connu des débuts tonitruants, attirant plus de 70 millions d’abonnés en seulement un an. Son succès a été tiré par un riche catalogue et par un prix abordable, deux fois moins élevé que celui de Netflix. Puis, par l’épidémie de coronavirus. Depuis, la croissance a fortement ralenti. La faute notamment à la multiplication des offres de streaming. Fin mars, le service comptait 126 millions d’abonnés dans le monde, contre plus de 300 millions pour son principal rival.
Disney+ a aussi accumulé de lourdes pertes: plus de 11 milliards de dollars en seulement cinq ans. Pour gagner des abonnés, la société a en effet beaucoup investi dans des films et séries exclusivement diffusés en streaming, qui ne peuvent donc pas être monétisés en salles ou à la télévision. Les résultats positifs commencent à peine à se matérialiser.
Fin 2024, la division streaming de Disney, qui inclut également la plateforme Hulu, a enregistré ses premiers bénéfices opérationnels. Au premier trimestre, ces profits se sont élevés à 336 millions de dollars – encore dix fois moins que Netflix. Pour atteindre la rentabilité, l’entreprise a réduit ses dépenses dans le marketing et les contenus.
Elle a aussi lancé une offre avec publicité. Non seulement celle-ci a permis d’attirer de nouveaux abonnés ou de conserver ceux qui pensaient annuler, mais elle est aussi plus rentable: les recettes publicitaires générées sont supérieures à la différence de prix avec l’abonnement standard. Par ailleurs, Disney a repris les recettes gagnantes de Netflix. Elle a fortement augmenté ses tarifs, sans enregistrer une fuite massive de clients. Et elle a lancé une offensive contre le partage de comptes.
Comme les autres concurrents de Netflix, Disney fait face à la volatilité des consommateurs, qui s’abonnent puis se désabonnent aux différents services en fonction de l’arrivée de nouveaux films ou séries. L’acquisition de clients n’est désormais plus l’unique priorité. La rétention est devenue tout aussi primordiale. Dans cette optique, les enfants représentent une audience fidèle qui consomme souvent les mêmes contenus. Et qui est donc moins volatile.
S’appuyant sur son catalogue de dessins animés, Disney+ s’est positionné dès le départ comme une offre indispensable pour les familles. Mais les dernières franchises à succès ne proviennent plus forcément de ses studios. Avec les droits de CoComelon, la société renforce son offre comme elle l’avait déjà fait avec Bluey, la série d’animation la plus populaire en streaming.
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