9 décembre 2025

Temps de lecture : 2 min

Le Monde et Le Nouvel Obs seront rémunérés lorsque l’IA de Meta utilisera leurs contenus

Face à l'utilisation récurrente de leurs contenus, les éditeurs préfèrent s'associer aux plateformes d'IA et développer ainsi de nouveaux revenus susceptibles de contrebalancer la diminution du trafic. Une logique qui explique le récent accord entre Meta et des éditeurs comme Le Monde.

Meta signe un accord pluriannuel avec plusieurs médias internationaux, dont le Groupe Le Monde (Le Monde, Télérama, Huffington Post) et Le Nouvel Obs en France, ainsi que CNN, USA Today ou Fox News outre-Atlantique.

Cet accord porte sur l’utilisation des contenus de ces éditeurs de presse par les services d’IA de Meta, dont Meta AI, l’assistant fondé sur l’IA du géant américain, disponible dans ses services comme Facebook, Instagram et WhatsApp. Concrètement, Meta AI proposera des liens vers des articles sur les sites des médias partenaires lorsque des questions d’actualité seront posées par un utilisateur. Ils seront en contrepartie rémunérés.

Une nouvelle source de trafic et de revenus

Ce partenariat est « significatif en termes de revenus et de durée », selon Louis Dreyfus, président du directoire du Monde, et Jérôme Fenoglio, directeur du journal. Il concerne autant l’entraînement des modèles que l’utilisation des articles et contenus des éditeurs pour alimenter les réponses faites aux utilisateurs.

Selon Le Monde, cet accord, issu de négociations lancées début 2025, encadre strictement l’usage des contenus, en imposant des principes comme la pluralité des opinions et la fiabilité de l’information. Le Monde, déjà partenaire d’OpenAI et de Perplexity, poursuit ainsi sa stratégie proactive face aux géants de l’IA.

« Signer cet accord avec Meta est une étape importante pour nos titres : il donne un cadre contractuel à l’utilisation de nos contenus par Meta AI et garantit une diffusion élargie de nos contenus avec une identification claire de la source : le Monde, Télérama, Le Nouvel Obs et le HuffPost« , indique Louis Drefus.

Dans un article, Le Monde évoque également « l’utilisation trop souvent erratique et non contractuelle » de contenus « pourtant protégés par le droit d’auteur » par des plateformes dont l’usage explose.

Des partenariats par défaut, faute de législation adaptée ?

« Face à cette situation, nous avons considéré qu’il serait naïf de rester passifs et d’attendre une hypothétique évolution législative« , justifient Louis Dreyfus et Jérôme Fenoglio. Dans le communiqué diffusé par Meta, Louis Dreyfus, indique également qu’il est « encourageant de constater que Meta a choisi d’entrer dans une logique partenariale pour coopérer avec des éditeurs en reconnaissant la valeur de leurs contenus pour Meta AI. »

En négociant avec Meta, Le Monde entend défendre le droit d’auteur, en s’alignant notamment sur l’article 53 de l’AI Act qui oblige les acteurs de l’IA à « se conformer au droit de l’Union en matière de droit d’auteur et de droits voisins« .

Cette annonce intervient en parallèle de celle réalisée outre-Manche par une coalition représentant les éditeurs indépendants et des ONG défendant l’open web, et relayée par Digiday. Loin de s’associer aux acteurs de l’IA, elle entend sensibiliser le régulateur américain aux dommages « substantiels et irréparables » causés aux trafics et aux revenus des éditeurs britanniques par… Overview de Google.

Une fonctionnalité dont les éditeurs français sont encore préservés.

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