2 décembre 2025
Temps de lecture : 3 min
Intervenant sur scène ce 26 novembre à l’occasion de la première édition de l’événement AdoptAI, François-Xavier Pierrel, Chief Data & Adtech Officer du Groupe TF1, est revenu sur la manière dont l’IA a profondément fait évoluer ses services à destination des annonceurs et des téléspectateurs.
« Il y a deux ans, quand je suis arrivé chez TF1, nous avons lancé TF1+, une nouvelle plateforme de streaming qui représentait un changement drastique par rapport à MyTF1, notre ancienne plateforme de replay. Devenir une plateforme de destination implique de concurrencer Netflix, Prime ou Apple TV+, des acteurs plus gros, plus riches et plus internationaux », introduit François-Xavier Pierrel, qui livre ensuite quatre conseils pour innover grâce à l’IA.
« Cette transformation oriente toute notre stratégie et renforce considérablement le poids de la data, de l’adtech et de la manière dont l’IA va disrupter notre façon de travailler. Nous nous sommes d’abord assurés d’avoir une donnée propre et structurée, avec des partenaires comme Artefact, Snowflake ou Databricks. Cela nous a permis d’identifier où l’IA pouvait vraiment être utilisée. L’IA nous permet de rendre nos processus plus productifs, d’automatiser et d’améliorer la qualité de certaines actions, le tout dans un écosystème très technique, avec de nombreux intermédiaires dont le travail est basé sur la data. »
Plus d’un an après le lancement de TF1+, qui s’impose comme l’un des leaders du streaming gratuit en France avec 42 millions de streamers mensuels, en hausse de 20% en un an, le Groupe TF1 dévoile ainsi Autopilot Agentic, un agent conversationnel qui permet de produire des bilans de campagnes publicitaires enrichis en quelques minutes, contre des jours auparavant.
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Pour autant, ce serait une erreur d’en attendre trop de l’IA, selon lui :
« Quelle que soit la taille de l’entreprise, nous avons tous surestimé le potentiel de l’IA pour résoudre les différents problèmes rencontrés. Nous avons mis six à douze mois pour changer cette perception et acquérir la capacité d’identifier les cas d’usage où l’IA pouvait vraiment apporter une solution. Et cela dépend toujours de la donnée que vous possédez au départ. »
Le lancement de TF1+ a mis la data au centre de l’innovation du Groupe, que ce soit au profit des annonceurs ou des utilisateurs de TF1+. Grâce à l’IA, la donnée circule mieux entre les différents métiers, sans que tous les collaborateurs aient à devenir des spécialistes de la data. Ce qui permet également d’identifier de nouveaux cas d’usages.
« Mais pour résumer : l’IA n’a rien de magique. Il faut savoir ce qu’on peut lui demander, disposer des données nécessaires pour le faire, mais aussi des capacités de financement et de gouvernance pour mener à bien le projet et le déployer au sein de l’ensemble de l’organisation, en évitant qu’il reste bloqué à l’état de MVP ou de POC », explique François-Xavier Pierrel, qui donne quelques conseils pour réussir ces déploiements à l’échelle.
Compte tenu de l’expérience acquise ces derniers mois, comment les projets d’IA vont-ils se développer chez TF1 à l’avenir ? Il répond : « Nous essayons de mieux structurer notre approche pour qu’elle soit plus facilement déployable à grande échelle. Il faut intégrer cette dimension de framework scalable dès le départ, là où nous avions peut-être tendance à vouloir développer un POC pour chacune de nos idées. Or, le rythme de l’innovation est tellement intense que nous avons chaque jour de nouvelles idées. Sont-elles toutes documentées et réplicables ? La réponse est non. »
Pour le Chief Data & Adtech Officer du Groupe TF1, il faut parfois prendre du recul et se focaliser sur le développement et la roadmap de quelques projets clés, ce qui permet d’aller plus loin sans disperser son énergie. « Penser plus, agir moins, en somme. », selon lui. De quoi développer des projets structurants, à l’instar de TF1 Ad Manager, nouvelle plateforme self-service qui sera lancée en janvier 2026 et qui intégrera de l’IA pour simplifier l’achat des campagnes, grâce à la mise en place de simulateurs de reach et de CPM, ou d’un chatbot.
Puisque le Groupe TF1 n’aura jamais selon lui les moyens de s’emparer de tous les sujets, au même titre qu’une Big Tech aux milliers de collaborateurs et au milliard de budget R&D, le groupe doit collaborer avec ces géants, à l’instar des récentes alliances avec Netflix ou avec Amazon Ads, tout en priorisant ses actions et en cherchant à rendre son offre la plus différenciante possible.
« Ces Big Tech sont nos partenaires et nous sommes heureux d’intégrer leurs innovations à nos process. Mais nous devons nous focaliser sur le cœur de notre activité et développer, par exemple, les algorithmes de yield management ou la recommandation de contenus. » Un moyen selon lui de réussir à garder le rythme, dans une course à l’innovation qui s’apparente plus à un marathon qu’un sprint.
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