17 décembre 2025
Temps de lecture : 4 min
Thomas Gicquel : J’ai plus de 12 ans d’expérience dans l’écosystème de la pub digitale, chez Havas, ADUX, Prisma Media et Equativ, et j’ai rarement vu des solutions permettant de contrer la baisse des taux de consentement, baisse qui limite la capacité des éditeurs à monétiser leur audience. Par ailleurs, je viens d’une famille d’entrepreneurs, et la naissance de ma fille m’a donné envie de lancer un projet qui a du sens. L’idée a fait son chemin, et nous avons intégré l’incubateur Wilco One Tech For Good avec mes associés Quentin Pomarel et Julien Sergent, qui sont tous les deux des développeurs full stack expérimentés. Puis nous avons rejoint le programme Start Up Your Brand de l’Union des Marques, et enfin le Startup Accelerator d’Havas à Station F.

Nous avons déployé notre solution auprès de Leboncoin et des médias des groupes TF1, M6, Reworld Media et AVIV, qui édite Se Loger et Meilleurs Agents, mais aussi le groupe La Montagne. Pour rappel, notre solution ne touche que les internautes qui viennent de refuser de donner leur consentement. Un pop-in apparaît alors et leur propose de revenir sur leur choix, en échange de quoi 10% des revenus publicitaires générés grâce à leur opt-in seront reversés à une association de son choix, parmi une sélection définie par l’éditeur. À terme, nous avons un taux d’acceptation proche de 30%. Près d’un tiers des utilisateurs qui refusaient l’opt-in reviennent sur leur décision. En France, le taux de consentement moyen au premier affichage est d’environ 60%. Petit à petit, au bout de six à douze mois, nous arrivons à récupérer des utilisateurs pour atteindre un taux de 85 à 90% d’opt-in. C’est une solution plus douce qu’un cookie wall.
Non, à ma connaissance nous sommes les seuls au monde à proposer ce type de solution. D’où cette notion de « consent raiser », un terme international qui doit nous permettre de nous développer rapidement à l’échelle européenne, sur les marchés où le RGPD s’applique. Mais en France, le terme cookie solidaire parle plus au grand public. Mais il s’agit bien en effet d’aider les éditeurs à augmenter le consentement, qu’il s’agisse de déposer un cookie, un ID alternatif ou même Privacy Sandbox si cette initiative s’était développée.
Nous avons dépassé les 10 millions de consentements récupérés. La solution a ainsi généré 200 000 euros de dons pour les associations, avec l’objectif d’un million l’an prochain, et 2 millions d’euros de revenus publicitaires incrémentaux pour les éditeurs. De notre côté, Gimii prélève 8% des revenus incrémentaux, en plus des 10% prélevés en faveur d’une association.
Nous sommes agnostiques, donc compatibles avec toutes les CMP. Celles-ci apprécient la solution et nous collaborons étroitement avec Didomi et Axeptio notamment. Un simple tag à placer dans le header du site suffit, souvent via Google Tag Manager. Le client programme un rapport dans son ad server remontant les revenus liés aux utilisateurs convertis. C’est l’enjeu : pouvoir suivre les revenus réels générés par un utilisateur pour reverser les 10% prévus à l’association de son choix. Côté dons, Gimii gère les transferts vers les associations choisies par l’utilisateur via une plateforme de reporting, et les clients éditeurs bénéficient de reçus fiscaux pour défiscaliser 60% du montant de ces dons, puisque Gimii a le statut d’intermédiaire en financement participatif.
Ces environnements sont plus complexes à adresser, car le taux de renouvellement de la demande de consentement est très faible. Mais c’est un sujet sur lequel nous reviendrons sans doute en fin d’année prochaine. Nous allons nous focaliser sur le développement de la solution auprès des médias et des autres éditeurs qui ont moins l’opportunité de mettre un cookie wall ou un paywall en place, comme les annonceurs par exemple ou les associations, qui nous sollicitent pour mettre en place des mécaniques de dons en direct.
Nous développons un nouvel outil qui permet d’étendre la promesse de Gimii aux adblockers, en proposant aux internautes de les désactiver en échange du financement d’une association, ainsi qu’un format publicitaire propriétaire innovant, dont je ne peux pas encore parler, mais dont le but est de générer des dons additionnels. Enfin, nous pensons aussi mettre en place une étude d’impact sur l’image des éditeurs partenaires.
Oui, nous sommes en train de mener un tour de table dont le but est de nous permettre de financer notre développement en Europe. L’objectif est de lever 2 millions d’euros. Nous aurions pu nous financer en interne, mais nous voulons vraiment accélérer pour profiter de notre avance sur le marché.
Pour aller plus loin : “Plus que jamais, la publicité doit être un levier de solidarité”, l’interview de Vincent Touboul Flachaire, fondateur de Goodeed
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