Stepn, le projet Web3 qui vous paie pour marcher


  • Ce projet Web3 “move to earn”, adossé à la blockchain de Solana, garantit un revenu quotidien à ses utilisateurs qui font de l’exercice.
  • Ces derniers se voient, en effet, récompensés de la monnaie native, le Green Satoshi Token (GST), au fil de leurs efforts physiques. Qu’il s’agisse de faire quelques pas dans la rue, de partir en ballade ou carrément faire leur jogging.
  • A la clé, des gains qui débutent autour de la dizaine d’euros par jour et peuvent monter jusqu'à 600 euros quotidiens chez les plus acharnés. 

Etre payé pour marcher ? Vous l’avez rêvé, Stepn l’a fait. Ce projet Web3 “move to earn”, adossé à la blockchain de Solana, garantit un revenu quotidien à ses utilisateurs qui font de l’exercice. Ces derniers se voient, en effet, récompensés de la monnaie native, le Green Satoshi Token (GST), au fil de leurs efforts physiques. Qu’il s’agisse de faire quelques pas dans la rue, de partir en ballade ou carrément faire leur jogging. A la clé, des gains qui débutent autour de la dizaine d’euros par jour et peuvent monter jusqu’à 600 euros quotidien chez cet utilisateur japonais.

Comment ça marche ?

La condition ? Acheter une chaussure de sport NFT au sein de la marketplace, à un autre utilisateur. Compter tout de même au moins 9 solanas, soit près de 1 000 euros pour faire partie de ce petit club de joggeurs rémunérés. Une barrière à l’entrée significative que l’équipe de Stepn espère faire sauter en septembre prochain en proposant un nouveau mode de jeu, qui permettra aux utilisateurs les moins fortunés de louer une chaussure à un utilisateur existant. Ce dernier se rémunérera en récupérant 70% des gains réalisés par son locataire. 

NFT oblige, chaque chaussure a un design unique et est notée de 1 à 112 sur quatre critères qui sont l’efficacité, la résilience, le confort et la chance. Plus une chaussure est efficace et plus elle est rémunératrice. Plus elle est résiliente, moins elle s’usera. Car, tout comme dans la réalité, votre chaussure s’use à mesure que vous courrez. Et plus une chaussure est usée, moins elle rapporte. D’où la nécessité de la réparer moyennant quelques GST à l’issue de chaque sortie.

Une chaussure avec une bonne note “chance” augmentera vos possibilités de gagner des box mystères qui donnent accès à des “gems” (lesquels vous permettront de booster certains attributs). L’attribut confort vous permettra, quant à lui, de gagner des GMT, le token de gouvernance récemment dévoilé par Stepn, que nous évoquerons plus loin.

Précisons, enfin, que chaque chaussure a un profil différent, certaines sont plutôt faites pour les profils marcheurs (entre 1 et 6km/h) et d’autres pour les profils runners (entre 8 et 20km/h). Ces chaussures sont également classées selon 5 niveaux de rareté et sans surprise, plus la chaussure est rare, plus elle a d’attributs (et dont plus elle rapporte de GST). 

Pourquoi c’est malin ?

“On devient très vite accro à Stepn car l’application a mis en place des mécaniques de gamification qui nous incitent à revenir tous les jours”, témoigne Lucas, responsable du Club Stepn France et heureux détenteur de 9 chaussures après… trois semaines d’utilisation. Stepn s’est lancé en décembre dernier avec la release de 10 000 sneakers, dont le nombre augmente à mesure que leurs possesseurs les associent entre elles. Dès qu’une chaussure atteint le niveau 5, elle peut être associée à une autre chaussure (également d’un niveau supérieur à 5) pour en minter / créer une nouvelle. Chaque chaussure ne peut être associée à ce type d’opération que 7 fois, avec des coûts qui augmentent au fur et à mesure (cela vous coûtera 200 GST la première fois).

La mécanique est vertueuse car elle permet d’auto-réguler la création de nouvelles chaussures. Un utilisateur n’a intérêt à en créer de nouvelles que tant que l’opération est rentable, c’est à dire que le prix de vente est supérieur au coût de mint. Un moyen de s’assurer que l’offre de chaussures ne soit pas largement supérieure à la demande.

Un utilisateur n’a intérêt à créer une nouvelle chaussure que tant que l’opération est rentable, c’est à dire que le prix de vente est supérieur au coût de mint. Un moyen de s’assurer que l’offre de chaussures ne soit pas largement supérieure à la demande.

Un autre garde-fou, c’est le niveau d’énergie associé à chaque chaussure. Chaque chaussure commence avec deux énergies. Chaque énergie vous permet d’utiliser l’application pendant 5 minutes. Passé ce délai, être en mouvement n’est plus rémunérateur. Une fois que l'énergie de l'utilisateur est complètement épuisée, elle est reconstituée à un taux de 25 % toutes les 6 heures (il vous faudra donc une journée complète pour revenir à 100 %).

Le seul moyen d’augmenter son capital d’énergie (et donc le temps de move to earn), c’est d’avoir plus de chaussures, en achetant une nouvelle sur la marketplace, ou en la mintant à partir des chaussures que l’on détient déjà. Trois paires vous octroient 20 minutes de temps d’activité. Neuf paires, 45 minutes, avec un plafond de 100 minutes de temps continu par jour. 

Tout est donc fait pour inciter l’utilisateur à réinvestir ses gains au sein de l’application. Chaque action qu’il réalise pour optimiser ses perspectives de rémunération (réparer, upgrader ou créer une nouvelle chaussure) s’accompagne d’un coût. Compter 200 GST pour minter une chaussure de niveau 0, par exemple. C’est d’abord un moyen pour Stepn de se rémunérer. L’application, qui emploie plus de 40 personnes, prélève une commission de 4 à 8% sur la plupart de ces actions. Mais c’est aussi un moyen de réguler le volume de GST en circulation  car le reste des tokens dépensés par l’utilisateur dans le cadre d’une transaction est… brûlé. On parle, dans le langage crypto, de système de burn, soit le fait de faire disparaître des tokens en les brûlant. 

Quels sont les challenges de Stepn ?

Ce système de burn est une composante clé de l’économie de Stepn (sa tokenomie). Tout le challenge de l’équipe à l’origine du projet Stepn, c’est en effet de garantir la valeur de ses tokens GST. Car on peut douter que les utilisateurs resteront s’ils sont rémunérés en monnaie de singe. Et c’est forcément un risque alors que, comme l’indique le whitepaper Stepn, l’émission de GST sera… illimitée.

Le danger de Stepn, c’est qu’il y ait bien plus de GST en circulation que les membres de Stepn n'en ont besoin. Stepn doit éviter le piège de l'hyper inflation s'il ne veut pas voir, comme Axie Infinity, sa monnaie native chuter de 90% par rapport à son plus haut

Le danger, c’est qu’il y ait bien plus de GST en circulation que les membres de Stepn n’en ont besoin (soit parce que le taux de croissance du nombre d’utilisateurs n’est pas aligné sur celui des émissions de GST, soit parce que ces utilisateurs n’en voient pas l’utilité). C’est précisément ce qui s’est passé pour Axie Infinity, ce jeu play-to-earn dont le modèle fait beaucoup penser à Stepn. Le cours de sa monnaie native, le SLP, a chuté de 90% par rapport à son plus haut, en même temps que le nombre de SLP en circulation est passé de 500 millions… à 5 milliards. Une hyper-inflation qui a contraint Axie à réduire de 50% les émissions de SLP. D’où l’importance du système de burn évoqué plus haut. 

Pour l’instant, ça fonctionne plutôt bien si l’on s’en réfère au volume de GST en circulation… qui ne cesse de baisser.  “Le GST a pris un dollar en moins d’un mois, avec un nombre d’utilisateurs qui a été multiplié par quatre dans le laps de temps”, témoigne Lucas. Un multiple qu’il convient de relativiser, le succès Stepn restant encore confidentiel. L’application revendique pour l’instant 30 000 utilisateurs quotidiens. On est loin des millions d’Axie Infinity mais ça n’a pas empêché un des fonds renommés de la place, Sequoia Capital, de miser sur le projet, à l’occasion d’une levée de fonds de 5 millions de dollars. La mécanique ultra addictive de Stepn, couplée aux milliards de gens qui marchent ou font du sport, laissent effectivement penser que l’objectif de 100 000 utilisateurs d’ici la fin du premier trimestre sera facilement atteint.

C’est quoi la suite ?

Un bon moyen d’accélérer la croissance de l’application et de sortir de la niche des afficionados du Web3 sera de nouer des partenariats avec des marques bien installées. "Ça tombe bien, c’est fortement sous-entendu par les équipes de Stepn”, prévient Lucas. Et de noter que Scott Dunlop, VP de Runtastic (filiale d’Adidas) est advisor du projet. De quoi laisser imaginer quelques synergies avec la marque aux trois bandes.

Autre piste évoquée par les fondateurs de Stepn, des partenariats avec des événements physiques type semi-marathon ou marathon. La diversification est également dans les tuyaux. Stepn envisage de lancer une marketplace plus globale de NFT (l’application prélève 6% sur chaque vente réalisée et en reverse les deux-tiers à l’artiste à l’origine du design). 

L’actualité la plus brûlante, c’est la gestion de son token de gouvernance, le GMT. Stepn compte en mettre un total de 6 milliards en circulation sur le long terme. Une première fournée a été mise en vente via la plateforme de Binance. 30% du total de ces tokens seront redistribués aux utilisateurs de l’application comme on peut le voir dans le graphique ci-dessus et 19% iront aux équipes de Stepn. Un moyen d’engager utilisateurs et salariés sur le long terme, en les associant à la réussite du projet. L’obtention de GMT, qui n’a pour l’instant aucune utilité,  permettra à tout un chacun de jouer un rôle (qui reste à définir) dans la gouvernance, ainsi que de toucher des dividendes sur les bénéfices de Stepn. Dividendes qu'ils seront encouragés à transformer en crédits carbones...